Prendre le temps de regarder, d’écouter, de voir, d’entendre, de savoir que l’on pense et de regarder ses pensées.
Prendre… Le temps… Comment peut-on prendre quelque chose d’impalpable, quelque chose que de toute façon nous ne dominons pas ? Dominer, pourquoi toujours vouloir prendre le pouvoir sur les choses, n’est-ce pas justement là la solution : nous laisser porter par le temps. Au lieu de vouloir prendre le temps, est-ce que nous ne devrions pas vouloir nous laisser porter par celui-ci ? Ne rien vouloir ! Ce serait magnifique, mais pour cela il faut n’avoir aucun besoin. Il faut donc déterminer nos besoins réels. Mais de l’un à l’autre, ils ne sont pas les mêmes, même ceux qui sont vitaux quant à ceux qui sont d’ordre psychologique, cela devient une véritable spirale voire une véritable explosion. Il faut donc, tout d’abord, s’écouter. Écouter son corps, la planète de nos cellules, et notre cerveau, le reflet de Dieu, pâle reflet, il est vrai malgré toutes nos prétentions.
Certains y arrivent, ils méditent, ils prient ou ils rêvassent. Mais ils prennent le temps de faire quoi ? Doit-on avoir un objectif pour prendre le temps, son temps ? Est-ce que, déjà, déterminer un objectif, méditer, prier, se reposer, se ressourcer n’est pas une façon de détourner la prise de contrôle du temps ou le laisser porter du temps ? Il n’est pas facile de lâcher prise, la peur du vide est rapidement là et l’excuse du cours de la vie vient vite la contrecarrer et prendre sa place. N’est-ce pas l’excuse toute trouvée, n’avoir pas le temps ? Mais pourquoi n’avons-nous pas le temps ? Devons-nous aller plus vite que lui ? Lui courir derrière ? Alors à quoi sert le présent ? N’est-ce pas lui qui nous permet de prendre le temps ? En constatant l’instant présent, n’est-ce pas prendre le temps à bras le corps ? Avec amour ! Tant qu’à être possessif, à vouloir posséder, autant le faire avec amour. L’indifférence nous tue jour après jour, car elle nous amène à oublier ce que nous vivons, nous vieillissons sans avoir compris ce que nous vivons, car nous n’avons pas pris le temps de jouir du moment présent…
C’est mon humble avis…