Voyager en France au temps de la poste aux chevaux est loin d’être une sinécure. Entre 1477 et 1873, dates d’existence de la poste aux chevaux, le voyage s’évalue davantage en temps, celui du calendrier et de l’horloge, qu’en lieues ou en kilomètres. Ainsi qu’on le disait au XVIe siècle, la France tient dans un losange de 22 journées de large et 19 de long. Pour l’individu, tout déplacement à cheval est conditionné par ses capacités financières et le choix de son allure. Plusieurs possibilités s’offrent alors à lui : voyager avec ses propres moyens, tant matériels que financiers ou prendre des transports collectifs.
Patrick MARCHAND, Le Maître de poste et le messager, les transports publics en France au temps des chevaux
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Au XVIIIème siècle, la distance moyenne entre 2 relais est de 16 kilomètres. Une lettre expédiée de Paris met 2 jours et 8 heures pour atteindre Lyon, un peu plus de 4 jours pour Marseille. On comptait à cette époque environ 1400 relais de poste. Ceux-ci étaient la propriété des maîtres de poste, presque tous cultivateurs, qui louaient des chevaux aux courriers mais aussi aux voyageurs pressés. Seuls, ils avaient le privilège de faire galoper leurs chevaux, d’où l’expression « aller en poste » qui signifie « aller au galop ». Les messagers quant à eux ne pouvaient aller qu’au pas ou au trot et ne voyageaient que de jour contrairement aux courriers de la poste aux lettres qui voyageaient également de nuit et avaient priorité de passage sur la route.
relais de poste
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