L’orpheline/ chapitre 018

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Chapitre 18

Le retour

Philippine de Madaillan

Dieu que cela avait été difficile. Philippine avait du mal à se remettre de cet enterrement. Il est vrai qu’il suivait de près celui de la mère supérieure. Le trajet de l’église au cimetière avait été extrêmement éprouvant, car il avait ravivé celui du mois précédent. Elle s’était levée tardivement, les dernières vingt-quatre heures sans repos avaient été pénibles surtout émotivement. Elle avait toutefois pris le temps de rassurer les membres de la maison de négoce, leur promettant qu’elle effectuerait ce qu’il faudrait pour faire perdurer l’activité du comptoir. Elle avait de plus informé Lilith qu’elle allait demander son émancipation au notaire, ce dont la tisanière ne doutait pas. 

Le moment venu, Philippine sollicita Cunégonde afin de la préparer. Alors qu’elle s’habillait, elle vit arriver son fils. Elle ressentit un pincement au cœur, il était devenu orphelin de père. Théophile l’avait peu aperçu, il ne réalisait pas vraiment ce qui était advenu. Elle le prit dans les bras avant d’enfiler sa robe à la française brodée ton sur ton en toile de lin noir. Elle ne jugea pas utile de mettre un voile de mousseline sur la tête. Une fois que leur maîtresse s’avéra prête et restaurée, Anatole approcha le carrosse devant l’habitation. Elle monta à l’intérieur et ils allèrent quérir Gabrielle. 

Une fois, toutes les deux dans la voiture, elles se rendirent à l’étude notariale. L’une et l’autre ressentirent des difficultés à échanger, elles ne voulaient guère parler des deux jours passés qui ravivaient ceux de sœur Marie Tranchepain. Marguerite essaya de comprendre comment aller se projeter Philippine, mais celle-ci avait du mal à le formuler. À leur arrivée, elles furent accueillies par l’épouse du notaire qui leur offrit un thé. Pendant qu’elles commençaient à le déguster, monsieur Bevenot de Haussois apparut et demanda des nouvelles aux deux jeunes femmes. Après un échange des plus formel, il les invita à se rendre dans son bureau.

***

Gabrielle n’avait pas voulu s’immiscer au sein de leur échange, elle avait donc préféré rester avec Madame Bevenot de Haussois. Elle estimait que ce qui serait dit pendant leur conversation ne la regardait pas. Assise devant le notaire, lissant machinalement sa jupe, Philippine écoutait la lecture du testament qu’il lui effectuait. Effectivement, toute la fortune de son époux lui revenait. «  Comme vous avez pu l’entendre, votre mari n’a point refait l’acte à la naissance de votre fils, aussi tout s’avère à vous.

— Je suis, je l’avoue, très surprise. Sa famille ne peut rien me réclamer.

— Non ! Rien. L’argent avec lequel Monsieur Gassiot-Caumobere est arrivé faisait partie de son héritage. Rassurez-vous, j’en possède la preuve, j’ai en main le document qui l’atteste.

— Bien. J’ai une enfin deux requêtes à vous faire en espérant que vous puissiez les réaliser.

— Je vous écoute, qu’elles sont vos demandes.

— Est-il possible de vendre la plantation ? En ai-je le droit ?

— Tout à fait. Si tel est votre désir, je détiens potentiellement deux acheteurs que cela est susceptible d’intéresser. De plus, vous pourrez en tirer une belle somme, car le futur propriétaire n’aura qu’à poursuivre l’activité qui se démontre déjà florissante. Quelle est votre deuxième question ?

— Elle se révèle un peu plus particulière. Puis-je affranchir Lilith et ses enfants voire quatre autres de mes serviteurs ?

— Cela devrait s’avérer possible. Je dois juste en effectuer la requête au gouverneur ou à Monsieur Gatien Salmon. Il faut que vous me donniez le nom des individus.

— Sans problème. Pour Lilith, Louisa et Ambroise, je suis tenu d’acheter un terrain afin de les loger.

— De cela, vous n’avez nul besoin, votre époux a déjà accompli la démarche. Il y a en outre une maison construite dessus.

— Sera-t-il possible de mettre leur nom sur le document de ce qui demeurera leur propriété ?

— Bien entendu, mais quel nom ?

— Lilith Gassiot.

— Et pour les autres serviteurs ? Je ne parle pas des enfants bien évidemment qui détiendront le même patronyme.

— Nous pourrions les appeler Caumobere. Il s’agit d’Adrianus, Anatole et Marcelline et bien sûr Héloïse. Je peux aussi leur demander le moment voulu s’ils préfèrent un patronyme différent. Pour les deux dernières, ma chambrière et la nourrice de mon fils, je verrai comment je ferai. 

— À votre guise, nous devrons nous revoir dans une semaine. Je posséderai alors toutes les réponses. »

Au vu des sollicitations, le notaire devina que Philippine avait l’intention de repartir chez elle, en France.

***

Le lendemain de sa visite au notaire, Philippine décida d’aller effectuer un tour au couvent. Elle ne pouvait pas rester dans sa maison sans rien accomplir à part ruminer ses pensées. À l’instar de presque tous les matins, elle se mit à la harpe et comme chaque fois, elle vit arriver Théophile, mais cette fois-ci, il fut suivi de Louisa et d’Ambroise. Chacun s’assit sur un coussin sur le parquet du salon et écouta le son délicat de l’instrument. Par habitude, Violaine s’installa dans un coin de la pièce pour s’assurer qu’aucun des petits n’ennuie sa maîtresse. Philippine n’avait jamais vraiment fait attention aux enfants de Lilith. Si la fille ressemblait à sa mère, les deux garçons qui n’avaient que deux mois d’écart étaient le portrait de leur père. Cela ne la gênait pas après tout, ils détenaient le même père. 

Lorsqu’elle s’arrêta, son fils arriva pour lui faire un câlin, elle le prit dans ses bras, le plaça sur ses genoux et l’embrassa. Dans la mesure où elle comprenait qu’il était captivé par l’instrument, elle lui saisit les mains et lui fit toucher les cordes de la harpe qui vibrèrent. Il se mit à rire et il recommença tout seul. Devant la liberté que lui laissait sa mère, il se concentra. Cette dernière se dit que le moment venu, elle engagerait un professeur de clavecin pour lui. Elle se trouvait consciente que comme elle, il se révélait très sensible aux sons. Elle pressentait qu’il avait d’autres dons équivalents aux siens. 

En début d’après-midi, une fois préparée, en compagnie de Cunégonde, elle se rendit au couvent. Elle fut accueillie par sœur Marie Madeleine. Elle lui réclama à voir sœur Marguerite qui désormais dirigeait le lieu. Après une brève conversation, elle accéda au jardin où à l’ombre d’un chêne sœur Blandine racontait une histoire aux plus petits. Elle s’assit sur les marches de la véranda et imita les jeunes orphelins. 

soeur Blandine

Quand le conte fut fini, sœur Blandine les envoya gouter puis s’approcha de Philippine qui s’était levée et avait secoué sa jupe. Elle saisit son bras et l’entraina dans les allées sous les magnolias. Elle lui demanda comment elle se portait. « — Ce n’est pas facile, ma sœur. Cette succession de décès, pour certains inattendus, m’a ébranlée. » Sœur Blandine comprit qu’il devait y en avoir au moins un dont elle n’avait pas entendu parler. «  Il n’y a pas eu que votre époux et notre révérende mère ? 

— Non ! J’ai appris que mon oncle avait péri. 

— Ah ! Je suis désolé pour vous.

— Oh ! Cette mort ne me touche guère, mais il s’avère que je suis sa seule héritière.

— Vous comptez rentrer en France ? 

— J’y songe, mais je ne sais si je pourrais l’accomplir. Pour l’instant, je mets en place tout ce que je peux ici afin que personne ne souffre de mon départ. 

— Je vous reconnais bien là, Philippine. Et si vous partez, à quel moment pensez-vous le réaliser ? Dans longtemps ?

— L’idéal se situerait dans trois semaines à cause des alizés, mais je ne peux dire à ce jour si tout sera effectué pour que je puisse embarquer sur un navire.

— Si tel s’avère le cas, n’oubliez pas de venir nous dire au revoir. Je vous donnerai une lettre pour sœur Élisabeth. 

— Avec plaisir, sœur Blandine. »

Cette dernière n’avait pas demandé à Philippine comment elle avait été informée pour son oncle, car elle avait deviné sa prémonition. La jeune veuve récupéra Cunégonde et reprit le carrosse dans lequel attendait Anatole. Elle avait été très étonnée du calme de sœur Blandine quand elle lui avait expliqué ses espoirs pour son futur. Elle avait compris depuis bien longtemps que celle-ci avait un don semblable au sien même s’il n’était pas aussi puissant. Elle resta déconcertée devant sa bienveillance et son sang-froid. Avant de quitter les lieux, elle était allée embrasser sœur Domitille et dire au revoir aux autres sœurs.

***

Un serviteur de l’hôtel du gouvernement était venu apporter un message à monsieur Bevenot de Haussois. Il était attendu par monsieur Gatien Salmon en milieu d’après-midi. Il devait donc passer auparavant chez madame de Madaillan. Il envoya son majordome pour demander s’il était possible de lui rendre visite. Quand celui-ci revint, la réponse s’avéra affirmative. 

Il se présenta juste après le déjeuner. Ce fut Adrianus qui entendit le carrosse s’arrêter devant l’habitation. À même temps que le notaire frappait à la porte celle-ci s’ouvrit sur le majordome de la demeure. Ce dernier le guida jusqu’au salon où patientait sa maîtresse. Elle avait été étonnée de la rapidité des actions, cela faisait à peine deux jours qu’elle avait eu son entretien avec monsieur Bevenot de Haussois. Elle l’accueillit, lui avança un fauteuil pour s’assoir et lui proposa un café. Il accepta les deux. « — Je suppose, monsieur, que vous avez des questions. Vous ne pouvez déjà détenir les réponses  ?

— C’est exact. Il faut que vous sachiez que vous êtes trop jeune pour avoir le droit d’émanciper des esclaves, aussi j’ai raisonnablement contourné les règles. J’ai antidaté les documents et je vais les présenter comme s’ils avaient été réalisés avant le décès de votre époux. Pour cela, vous devez me donner les noms que désirent vos serviteurs.

— Bien, je vais les faire venir, seulement j’espère que votre requête sera acceptée.

— Ne vous inquiétez pas, je ne pense pas que l’on m’en empêche, beaucoup de personnes me sont redevables. » Philippine se leva et appela Cunégonde qui ne se trouvait jamais très loin. Elle lui demanda d’aller les quérir. Quelque peu surpris, ils arrivèrent emplis d’interrogation. Que leur voulait-on ? «  Je tiens à vous dire que je vais essayer de vous faire émanciper. Pour cela, je dois obtenir le patronyme que vous apprécieriez de porter. » Bien que stupéfié par la nouvelle, le premier à parler fut Adrianus. « — J’aimerai le nom de Blancard, si cela est possible. 

— C’est sans problème, Adrianus. Et vous, Anatole ?

— Moi, ce sera Torrin et pour Marceline ce sera Rouald.

— Héloïse, quel patronyme désires-tu ?

— Je ne sais pas maîtresse, mais je ne souhaite pas porter le nom de mon supposé père.

— Veux-tu que je te donne le nom de Caumobere ?

— Avec plaisir ! Maîtresse.

— Alors c’est acquis, je vous remercie. » Les quatre domestiques quittèrent la pièce emplis d’interrogation, l’annonce les avait fort déstabilisés. Ils espéraient tous que cela se fasse. Pendant ces échanges, le notaire remplissait les documents. 

***

À son arrivée à l’hôtel du gouvernement, il fut accueilli par Arthémus qui l’attendait pour le mener au bureau du commissaire ordonnateur. Le gouverneur de Bienville exécutait le tour de la ville pour vérifier les fortifications dont il avait exigé la mise en place. Monsieur Bevenot de Haussois suivit le majordome de la demeure, parvenu à l’étage, devant le cabinet de travail, ce fut le secrétaire du commissaire qui prit le relais et le fit pénétrer dans la pièce. Il se retira dans la foulée, laissant les deux hommes seuls, monsieur Gatien Salmon à leur entrée s’était levé pour accueillir le notaire. Il lui proposa de s’assoir face à son bureau où s’amoncelait une multitude de dossiers en cours. Après quelques échanges, dont un dossier que détenait le notaire sur ses biens, ils passèrent à l’objet de la venue de ce dernier. «  Que puis-je effectuer pour vous, monsieur Bevenot de Haussois ?

— Je me retrouve avec une requête de la part de monsieur Gassiot-Caumobere qui n’a pas été finalisée. J’aurais apprécié l’accomplir, car son décès a interrompu sa démarche, et j’estime que c’est la moindre des choses. J’ai demandé l’accord de son épouse et elle n’y met aucune objection. Je viens donc à vous pour voir si vous pouvez l’acter.

— Et de quoi s’agit-il ?

— Il avait décidé d’affranchir une partie de ses esclaves de son habitation. Je détiens les documents, mais j’ai besoin comme vous le savez de votre signature pour clôturer le dossier.

— Il n’y a pas de problème. Je ne vois pas pourquoi j’irais à l’encontre de cette demande. Nous devons bien cela à cet homme et à sa femme. » Monsieur Bevenot de Haussois lui donna les pièces qui commençaient par Lilith et ses enfants. Monsieur Gatien Salmon comprit de suite pourquoi monsieur Gassiot-Caumobere désirait l’émancipation de ses esclaves. Il rendit les papiers au notaire une fois les signatures apposées et en garda le double. L’action achevée ils reprirent leur conversation. 

***

Philippine de Madaillan

Après sa visite au commissaire ordonnateur, le notaire comme cela avait été prévu, repassa par chez madame de Madaillan pour lui donner la réponse. Elle le reçut à nouveau et comprit de suite que cela était positif. Avec les documents détenant les affranchissements, il apportait aussi le contrat de la future maison de Lilith. Philippine demanda donc à Cunégonde d’aller la chercher. Elle se présenta aussitôt, elle savait déjà ce qu’elle allait entendre, la Loa Erzulie l’en avait informée. Devant monsieur de Bevenot de Haussois, Philippine prit la parole. « — Lilith, nous possédons les pièces de ton émancipation ainsi que celle de tes enfants. De plus, voici un titre de propriété pour ta nouvelle maison. Elle se situe au bout de la rue Dauphine, près des fortifications de la ville. J’espère que tout ceci est à ta convenance ?

— Je ne pouvais réclamer plus madame de Madaillan. Est-ce que les autres serviteurs ont eux aussi le document de leur affranchissement ?

— Oui, Lilith.

— Alors, sachez qu’Adrianus et Héloïse me suivront dans ma maison.

— Très bien, c’est une bonne chose. Anatole te mènera demain dans celle-ci. Peux-tu leur demander de venir ? »

Quelques minutes après Adrianus et Héloïse arrivèrent chercher leurs papiers. Philippine retint Anatole et Marcelline. « — Si cela vous convient, vous resterez dans la demeure. Elle fait partie de la maison de négoce aussi, je vous ferai verser un salaire pour tout ce que vous exécuterez ici. Je vais mettre cela en place avec mon notaire.

— Oh ! Très bien, maîtresse, nous ne pouvions espérer mieux. »

Une fois seuls, Philippine et monsieur Bevenot de Haussois continuèrent leur conversation. « — Il faut savoir, madame de Madaillan, que j’ai contacté mes deux potentiels acheteurs pour votre plantation. L’un des deux a accepté mon prix, donc si vous êtes toujours d’accord nous pourrions signer l’acte de vente lundi prochain.

— Ce sera avec plaisir. »

***

Comme convenu, Philippine se présenta chez le notaire, le lundi après son déjeuner. Elle avait fait attention à sa mise et s’était fait accompagner par sa chambrière. Elle était soulagée de signer la vente de la plantation. À peine descendue du carrosse, elle fut accueillie et guidée par la maîtresse de maison vers le cabinet de travail de monsieur Bevenot de Haussois, car l’acheteur se révélait déjà présent. «  Bonjour, madame de Madaillan ! Je vous présente monsieur Berthaud de la Fériande. » Elle releva son voile de mousseline afin de dégager son visage. L’homme s’était levé à son arrivée tout comme le notaire. Il se baissa et lui baisa la main, ce qui la surprit. Elle supposa que c’était dû à son nom. Elle s’assit sur le fauteuil qui lui était avancé par le majordome. Ce dernier lui proposa une boisson chaude qu’elle accepta. Les messieurs dans la foulée firent de même. Monsieur Bevenot de Haussois lut l’acte de vente. Il convenait à tous, ils le signèrent. Le nouveau propriétaire était déjà passé sur la plantation, il savait donc ce qu’il avait acquis. La démarche effectuée, tous se levèrent s’apprêtant à quitter les lieux. Le notaire retint Philippine, il possédait un message pour elle. Elle fut à moitié surprise. Elle l’attendit pendant qu’il raccompagnait son client. Une fois en tête à tête, il lui annonça ce dont il avait été informé. « — J’ai reçu par l’intermédiaire de monsieur Gatien Salmon une lettre qui vous est destinée. Comme elle était en premier lieu adressée à monsieur de Bienville, elle a été ouverte par son secrétaire. » Il lui tendit la missive. Elle l’attrapa et la lut. Elle provenait de son oncle Ambroise Bouillau-Guillebau. Il lui apprenait le décès de son oncle le vicomte de Madaillan-Saint-Brice. Il lui demandait de revenir ou de lui effectuer une procuration afin de récupérer son héritage, dans la mesure où elle était désormais la seule légataire. Bien évidemment, elle en était déjà instruite. « — Si je puis me permettre, madame de Madaillan, la façon dont la lettre est tournée, votre oncle espère mettre la main sur vos biens, car il ne peut l’accomplir de lui-même.

— Je l’avais compris, monsieur Bevenot de Haussois. Comme vous vous en doutez, je vais rentrer dans mon pays. Pour cela, je dois placer un responsable au sein de la ma maison de négoce. Que pensez-vous si je le demande à monsieur de Brillenceau, l’économe de mon mari ? 

— C’est un homme sérieux et sensé. Je vous conseille pour plus de sureté de signer son contrat dans mon étude.

— J’y avais songé. Je vous en remercie. Pourrez-vous réaliser le lien entre moi et le comptoir ?

— Sans aucun problème ! Madame. »

De retour chez elle, Philippine s’avéra étonnée de la vitesse à laquelle tout se réglait. Cela la soulageait, de plus Adrianus et Héloïse étaient restés au sein de l’habitation, parce qu’ils savaient qu’elle allait repartir. Lilith les en avait informés. Ils tenaient à la soutenir jusqu’à son départ. De son côté, elle avait compris qu’Adrianus serait le prochain conjoint de la tisanière de son époux et elle estimait que cela était une bonne chose. Elle avait permis à Lilith d’emporter avec elle les meubles de sa chambre et de celle de ses enfants, car elle supposait que la maison de la jeune femme ne détenait pas de mobilier. Elle avait raison, cela avait soulagé la nouvelle propriétaire. 

***

Philippine devait organiser, avant de quitter la colonie, la structure de la maison de négoce. Se retrouvant en deuil, elle ne pouvait convier le personnel du comptoir à un diner. Alors qu’elle réfléchissait à comment elle pouvait élaborer la mise en place, la solution vient à elle. Mesdames Brillenceau, Saurine et de Villoutreix arrivèrent pour voir comment elle se portait. Elle les accueillit avec plaisir et les mena jusqu’au salon donnant sur le jardin. Elle réclama à Cunégonde et Héloïse de leur amener de quoi boire et grignoter. Les dames commencèrent par demander comment elle allait. « — Mesdames, j’ai encore obtenu de mauvaises nouvelles. Mon notaire a reçu une lettre d’un des frères de ma mère. J’ai donc appris que mon oncle du côté de mon père était décédé et que j’étais la dernière légataire de la famille de Madaillan. 

— Mon Dieu ! Mais c’est sans fin. S’écria madame de Villoutreix. 

— Je dois reconnaitre que c’est très pénible. De plus, je dois rentrer à Bordeaux afin de recueillir mon héritage.

— Et il est conséquent ?

— Il y a un château avec des vignobles et un hôtel particulier.

— Ah ! Tout de même. Mais alors si vous partez vous ne reviendrez pas ?

— Il y a de grandes chances, aussi je vous demanderai de venir demain avec vos époux de façon que je puisse voir avec eux comment organiser le comptoir afin qu’il continue à fonctionner. 

— Bien sûr, c’est sans problème. Répondirent-elles. »

Les trois femmes s’avéraient dubitatives, que de changements effectués en si peu de temps. Elles comprenaient les souffrances de madame de Madaillan qui se cumulaient, mais elles estimaient que cela faisait beaucoup depuis l’enterrement de son mari. Juste avant qu’elles ne se retirent, Philippine retint un instant madame Brillenceau. «  Vous pouvez venir une petite heure avant les autres, car j’ai besoin de requérir des choses à votre époux et à vous-même ?

— Bien sûr, je le préviendrai. » Cette dernière partit en se demandant bien ce que pouvait bien leur vouloir Madame de Madaillan. 

***

Tout en se faisant habiller par Cunégonde, Philippine réfléchissait. Comment allait-elle leur formuler sa demande ? Suite à ses indications, sa chambrière lui enfilait une de ses robes volantes en soie lourde de couleur noire sur un jupon rond et volumineux. Elle l’avait au préalable coiffée comme à son habitude d’un chignon sur la nuque. Sa maîtresse ne voulait pas mettre en avant sa position. Bien que nouvelle, elle ne détenait pour elle rien d’intéressant. Une fois prête, elle alla s’installer dans le salon depuis lequel elle pouvait observer les magnolias et les parterres de fleurs entretenus par Anatole. Elle savait que le couple des Brillenceau n’allait pas tarder, aussi elle avait demandé à Héloïse de porter du café et du thé pour leurs invités. Il était un peu plus de seize heures lorsqu’apparurent les Brillenceau. Adrianus les conduisit dans la pièce où sa maîtresse patientait. Elle les accueillit chaleureusement, leur proposa de s’assoir sur les bergères en hêtre doré et mouluré devant elle. Héloïse entra à ce moment-là avec les boissons chaudes et des parts de gâteau préparé par Marceline. Chacun se servit à la demande de Philippine. «  Je vous ai fait venir, car ainsi que vous en êtes informés, je vais devoir quitter la colonie. Il me faut donc un responsable pour ma maison de négoce. Je sais, monsieur Brillenceau, que vous avez été le premier à être engagé par mon défunt mari et comme vous êtes l’économe du comptoir, j’ai tout de suite pensé à vous. Avant que vous ne me répondiez, j’ai deux ou trois choses à vous dire. » Le couple Brillenceau s’avérait fort surpris par la proposition qu’ils agréaient intérieurement. Ils se posaient toutefois une question. Qu’allait-elle rajouter ? Philippine se resservit une tasse de café et en offrit à ses invités qui acceptèrent. «  Pour commencer, il faut que vous sachiez que j’ai été amenée à vendre la plantation. Je suis consciente qu’elle rapportait des sommes conséquentes, mais je n’aimais pas l’idée de posséder des esclaves.

— Mais votre personnel en est ! S’exclama instinctivement Marie Brillenceau.

— Ils en étaient pour être juste. Mon époux les a affranchis. » Les Brillenceau ne la crurent pas. Ils étaient assurés que c’était elle qui les avait émancipés, mais cela ne les regardait pas. Louis Brillenceau réfléchissait déjà à l’alternative de cette vente. Comment allait-il pouvoir y pallier ? «  Pour compenser ce manque à gagner, je vous mettrai en relation avec deux maisons de négoce bordelaises, celle de mon oncle Bouillau-Guillebau et celle des Cevallero qui s’occupe de mon château et de ses terres. Si cela vous convient, nous effectuerons un contrat chez monsieur Bevenot de Haussois, qui pratiquera le lien entre moi et le comptoir.

— Madame de Madaillan, je suis très honoré par votre proposition et bien sûr je l’accepte.

— Dans ce cas, vous devez savoir que cette habitation fait partie de mes biens. J’aurais aimé ne pas la vendre, je préférerais vous en faire bénéficier. Anatole, le cocher et le jardinier, et sa femme Marceline, ma cuisinière, quoiqu’affranchie, resteront dans les lieux et ils seront payés par la maison de négoce. Je laisserai la plupart des meubles au sein de la demeure et n’emporterai que quelques objets et décorations. Je vous préviendrai bien sûr du jour de mon départ. » Le couple Brillenceau n’en revenait pas, ils allaient pouvoir loger dans cette demeure. Ils pourraient céder leur petite habitation, voire la louer. «  Nous allons agréer votre proposition dans son ensemble. Nous vous en serons toujours redevables. 

— Il n’y a aucune raison, c’est vous qui allez me rendre service. »

Suite à cet entretien, Philippine posa des questions sur la maison de négoce, ses clients et son fonctionnement. Arrivèrent ensuite les deux autres couples. Tous s’assirent et consommèrent une boisson chaude. Philippine apprit à tout le monde la nouvelle hiérarchie du comptoir, ce qui satisfit les personnes présentes qui craignaient de voir accéder un inconnu pour sa gestion. 

***

Comme tous les dimanches, elle allait se rendre à la messe dominicale. Philippine se faisait donc préparer par Cunégonde. Coiffée et habillée d’une robe à la française, au vu de la clémence du temps, elle décida d’aller à pied jusqu’à la cathédrale. La tête et les épaules couvertes d’un voile de mousseline noire, elle pénétra dans le lieu saint. Elle aperçut Gabrielle et son époux. Elle les rejoignit et s’assit à côté d’eux, au passage elle salua les membres de la maison de négoce. Cunégonde resta debout dans une des allées latérales. Lorsque le prêtre se présenta, toute la communauté se leva. La messe commença. Philippine était satisfaite, la plupart de ses problèmes étaient résolus. Elle avait même signé le contrat de monsieur Brillenceau avec monsieur Bevenot de Haussois. Ils s’étaient accordés, tous les trimestres elle recevrait un rapport de l’activité mettant en valeur les acquis de la maison de négoce. Alors qu’elle réfléchissait à sa prochaine étape pendant que le prêtre accomplissait son sermon, elle sentit à côté d’elle une présence. Celle-ci lui souriait, s’était sa mère. Parce qu’elle pressentait qu’elle ne pouvait échanger sur le moment, elle patienta et attendit que la messe soit finie. Elle s’excusa auprès de Gabrielle, lui expliquant qu’elle avait besoin de rester. Celle-ci la laissa un peu triste. Comprenant que Philippine ait nécessité à demeurer seule. Lorsque tout le monde fut sorti, sauf sa chambrière qui s’assit comme à son habitude dans ce genre de situation sur un des bancs près de la porte, sa mère s’adressa à elle. « — Ma fille, la solution à ton problème vient d’accoster face à la Levée. Le Mercure se trouve là avec son commandant monsieur de la Faisanderie. Cette fois-ci, tu n’as nulle inquiétude à avoir pour ton voyage.

Philippine de Madaillan

— Merci mère, je vais m’y rendre de suite.

— Je te laisse, le curé revient. Si tu as besoin de moi, appelle-moi. »

L’esprit lumineux qu’était sa mère s’évapora. La jeune femme se leva et lorsqu’elle se retourna pour se diriger vers la sortie, elle se retrouva devant le prêtre. « — Vous allez bien, ma fille ! Il m’a semblé comprendre que cette période s’est révélée particulièrement difficile pour vous.

— Je m’accroche mon père, d’autant que beaucoup de personnes dépendent de moi.

— C’est bien, ma fille. Surtout si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à venir.

— Je vous remercie mon père, mais cela devrait aller. Au revoir mon père. »

Elle sortit avec un sourire que personne ne pouvait voir sous le voile. À part l’écouter, elle n’imaginait pas trop comment le curé pouvait l’épauler. Suivie de Cunégonde, qui fut surprise de l’orientation que sa maîtresse prenait, elle se rendit vers la Levée. L’ayant atteinte, elle chercha au milieu des voiliers le Mercure. Elle le repéra très rapidement au vu de sa taille. Elle se dirigea vers lui et franchit sa passerelle avec sa chambrière sur les talons. De suite, elle tomba sur le second qui discutait avec des marins qui transbordaient des marchandises. « — Bonjour madame, que puis-je pour vous ? » Philippine leva son voile. « — Bonjour monsieur Lamarche.

— Philippine ! C’est une joie de vous voir. Si je puis me permettre vous avez perdu quelqu’un ?

— Oui, mon époux.

— Mes sincères condoléances. Je suis vraiment désolé pour vous. Que puis-je pour vous aider ?

— Puis-je rencontrer le commandant ? J’aimerais savoir s’il est possible de voyager sur le Mercure. 

— Cela sera sans problème, par contre nous partirons dans une semaine et directement pour Bordeaux. Il n’y aura aucune escale.

— Cela tombe très bien, je me rends à Bordeaux. J’y suis attendu.

— Ah ? Voilà une bonne chose. Suivez-moi, je vous mène au commandant. »

Quel ne fut pas son étonnement d’apercevoir l’arrivée d’une des filles à la cassette ! Le commandant fut attristé de comprendre qu’elle s’avérait déjà veuve, il l’entraina dans son salon afin de converser plus confortablement. « — Si j’ai bien appréhendé, Mademoiselle de Madaillan, vous avez perdu votre mari, j’en suis fort désolé. Est-ce que vos amies vont bien ?

— Oui, Fortunée et Catherine sont reparties pour la France avec leurs conjoints lors du changement de gouverneur. Gabrielle a épousé un négociant, quant à Théodorine nous n’avons guère eu de nouvelles. Mais toutes se portent bien.

— Si j’ai bien compris, vous aussi vous reprenez la direction vers la France ?

— C’est un fait, j’aurai donc besoin de deux cabines pour mon fils et mes deux servantes, et j’aurais voulu savoir si je pouvais embarquer du mobilier et des objets.

— Sans aucun problème, nous pouvons charger tout ce que vous souhaitez. Nous ne repartirons pas les cales vides, mais nous avons assez de place pour prendre vos affaires. 

— Me voilà comblée, à partir de quand puis-je commencer à les faire transborder ?

— D’ici trois jours si cela vous convient ?

— C’est impeccable. Je vous en remercie. »

Au moment de sortir du navire, elle croisa monsieur Gatien Salmon. Celui-ci fut étonné de la trouver sur le bâtiment. « — Mes salutations, madame de Madaillan. Comment allez-vous ?

— Correctement monsieur.

— Et que faites-vous sur ce voilier ? Vous êtes venu rendre hommage à ces messieurs ?

— Je me présente afin de réserver des cabines, monsieur, je dois retourner à Bordeaux.

— Ah bon ! Vous avez une raison particulière ? 

— Un héritage, monsieur, je suis tenue d’aller quérir les biens de mon oncle dont je suis la seule légataire.

— Et vous comptez revenir dans la colonie ?

— Je verrai une fois que je me trouverai là-bas ce qui se révèle le plus probant. Pour l’instant, j’ai organisé tout ce que je pouvais pour le comptoir de mon époux.

— C’est bien. Je dois vous laisser, j’ai des choses à régler avec le commandant. Au revoir madame.

— Au revoir, monsieur. »

  Après avoir quitté le commissaire ordonnateur, elle devina qu’elle allait être conviée à l’hôtel du gouvernement et pour un mauvais motif. Elle avait découvert depuis longtemps que Monsieur Gatien Salmon était un manipulateur et elle ne doutait pas un instant de ses intentions malsaines. Hormis cette contrariété, lorsqu’elle sortit du bâtiment, elle était satisfaite. Elle devait maintenant se préparer à partir. Elle devait prévenir les Brillenceau, sélectionner ce qu’elle désirait emporter dans l’habitation et faire effectuer ses malles. 

***

La troisième semaine de janvier 1734 commençait avec précipitations. Le lundi matin, Philippine demanda à Anatole et Adrianus de se rendre au comptoir en vue de quérir des caisses pour les remplir des objets qu’elle envisageait d’emporter. Dès le dimanche après-midi, elle avait fait prévenir les Brillenceau de son départ le samedi suivant. Ils devaient donc intégrer l’habitation aussitôt qu’elle l’aurait quittée. Pendant que ses deux serviteurs ramenaient les conteneurs, elle accomplit le tour de la demeure afin de sélectionner ce qu’elle désirait emmener. Philippine ne tenait pas à rapporter trop de souvenirs de son séjour. Quand ils revinrent, elle réclama quelques tableaux et gravures, l’argenterie, la porcelaine et quelques bibelots. Elle garda avec elle sa harpe et quelques livres pour aller dans sa cabine, car elle comptait bien s’occuper. Cette fois-ci, elle n’aurait pas Catherine et Fortunée à ses côtés pour converser. 

Pendant ce temps, Héloïse, Cunégonde et Marceline lavaient tout ce qu’elles devaient ranger dans les malles constituant leurs garde-robes à toutes ainsi que celle de leur maîtresse. De son côté, Théophile, qui avait été chagriné du départ d’Ambroise et de Louisa, s’amusa de ce déménagement. Du haut de ses dix-neuf mois, il courait partout sous le regard et l’aide de Violaine. Cela réjouissait Philippine malgré tout ce qu’elle avait à organiser en dernière minute. Tout était allé très vite, seulement trois semaines s’étaient écoulées depuis l’enterrement de son époux. 

***

Gabrielle d’ARTAILLON

 Avant de partir, elle prit le temps de recevoir, dès le mardi, Gabrielle. Celle-ci se révélait fort triste de ce départ, elle n’avait plus personne de son passé qu’elle appréciait. Elle n’avait plus de nouvelles de Théodorine, et elle n’en réclamait plus. Elle savait qu’elle allait bien, cela lui suffisait. Elle échangea donc des adieux avec son amie, elle se devait de se mouvoir vers autre chose. Elle avait commencé à se lier aux épouses du comptoir de Philippine qui elles aussi vinrent lui dire au revoir. 

Alors qu’elle n’y pensait plus, le jeudi, elle reçut une invitation du commissaire ordonnateur pour l’après-midi même. Instinctivement, elle demanda à Anatole de la conduire chez son notaire. Elle ne se sentait pas de se rendre seule à l’hôtel gouvernemental. Monsieur Bevenot de Haussois accepta de l’accompagner et estima que cela était judicieux. 

Depuis le bureau de Monsieur Gatien Salmon, son secrétaire aperçut depuis la fenêtre donnant sur la rue de Chartres un carrosse s’arrêtant devant la demeure. Il vit descendre une dame en grand deuil. Il en déduit que c’était Madame de Madaillan, aussi il alla chercher Arthémus et lui demanda d’aller la recevoir. Pendant que le majordome allait quérir la personne conviée, il alla informer le commissaire ordonnateur de son arrivée. Il fut un peu décontenancé lorsqu’il alla ouvrir la porte, il trouva avec la dame, Monsieur Bevenot de Haussois.

Le secrétaire les guida jusqu’au cabinet de travail de son supérieur. Monsieur Gatien Salmon se souleva de son fauteuil à l’arrivée de son invitée. Elle leva son voile de deuil en pénétrant dans la pièce avec derrière elle son compagnon. Bien qu’il ne le montra pas, il fut fort contrarié de découvrir le notaire. « — Asseyez-vous mes amis. Étienne, demandez à Arthémus de nous amener du café, s’il vous plait. » Il avait à peine fini sa phrase que le majordome entrait avec un plateau entre les mains contenant la boisson chaude. Dès qu’ils furent servis, il se retira suivi du secrétaire. « — Je m’attendais à vous voir seule, madame de Madaillan.

— C’est tout à fait par hasard que j’ai reçu votre invitation alors que monsieur Bevenot de Haussois se situait dans ma demeure, aussi nous avons décidé de venir ensemble.  

— Vous avez eu raison. C’est un plaisir. Si j’ai bien compris, madame, vous partez sur le Mercure dans deux jours ? » Il s’avérait conscient qu’elle ne reviendrait pas dans la colonie, car il s’était renseigné sur ce qu’elle avait embarqué sur le navire. « — Oui ! monsieur le commissaire, tous mes bagages son abord.

— Et pendant votre absence que va devenir votre maison de négoce et votre plantation ? Peut-être, n’effectuez-vous qu’un aller-retour ?

— Monsieur Gatien Salmon, j’ai vendu ma plantation à monsieur Berthaud de la Fériande. Quant à ma maison de négoce, avec l’aide de monsieur Bevenot de Haussois, j’ai promu monsieur Brillenceau, notre économe, gérant de celle-ci. Il était le plus à même de prendre ce poste. De plus, il ne faut pas vous inquiéter, j’ai un oncle qui est négociant et une autre maison s’occupe des biens de mon oncle défunt, aussi je les mettrai en lien. 

— Ah ! Je vois que vous vous êtes bien organisé. C’est une bonne chose. Et pour votre habitation ? Vous avez l’intention de la vendre ou de la louer ?

— C’est la famille Brillenceau qui va y résider. Elle fait partie de la maison de négoce. »

Philippine, comme monsieur Bevenot de Haussois, avait compris que le commissaire ordonnateur préméditait de se saisir de la façon la plus avantageuse de son patrimoine. Elle se révélait consciente de l’avoir fortement contrarié. Il l’avait estimée pour quelqu’un de limité dans les affaires et il pensait s’emparer d’une portion de ses fonds voire de ses propriétés. Sa déception s’avérait grande, il supposa que c’est son notaire qui l’avait guidée. Ils poursuivirent leur conversation pendant un laps de temps très court puisque leur hôte était coincé. Il les salua et dit adieu à la jeune femme qui était satisfaite de l’avoir contré. Elle rabattit son voile pour cacher son contentement. Monsieur Bevenot de Haussois, dans le carrosse, la félicita de ses réparties. Il n’avait pas eu besoin d’intervenir ce qui se révélait une bonne chose. 

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Cette histoire met en scène des personnages réels et des personnages fictifs ainsi que des événements et des dialogues inventés à des fins dramatiques et afin de compléter les vides des biographies. Les illustrations des personnages ne sauraient être confondues avec les personnes réelles.

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