Pensée du jour :Toute vérité n’est pas bonne à dire.

 Toute vérité n’est pas bonne à dire.

Ou

Toute vérité n’est pas bonne à entendre.

Zaide de Bellaponté ou Edmée Vertheuil-Reysson-002

La vérité, c’est ce qui est ! Rien n’est plus limpide que celle-ci. C’est ce qui est tangible, cela existe, cela rassure même si cela fait mal. C’est l’expression de la réalité. Pour la majorité d’entre nous, c’est l’évidence, on n’a pas à tergiverser avec celle-ci. Rien ne la changera, tout au moins ne doit-on pas la changer. Un fait est un fait. Bien sûr à bien y réfléchir il y a de multiples définitions, théories ouvrant par ailleurs à controverses. Une chose est sûre, pour tous c’est le mensonge qui en est l’antonyme.

Cette évidence n’est pas si simple. Tout dépend de l’angle de vue duquel on l’examine, et comment on se positionne devant cette réalité. Force est de constater que devant un même fait, une même réalité, une même vérité, chacun à son interprétation. Est-ce un mensonge, une vérité erronée ? Le mensonge n’est-il pas une interprétation de la réalité, une autre vision de la vérité et non son antonyme ?

Si la vérité est un diamant limpide aux angles aigus, le mensonge est de la vapeur d’eau qui s’élève, enveloppe et cache parfois celle-ci.

Le plus évident des mensonges est celui qui nie la réalité. Les raisons en sont variées. La réalité, qui désavantage ou qui met en danger, on lui tourne le dos. Comment autrement l’assumer ? On ne la dit pas, on ne la formule pas, car si elle était exprimée elle deviendrait réalité. Si elle apparaissait, elle mettrait en danger une partie de soi-même. Cette réalité est impensable, elle ne peut être. Le mensonge devient alors le contrepied de la réalité pour protéger les autres et soi-même.

Il y a la réalité que l’on refuse de voir, trop triste, trop violente et dans tous les cas inacceptable. On ne peut, on ne veut pas avancer dans la vie avec elle pour compagne. On se crée alors sa réalité qui devient sa vérité. Le mensonge est alors là pour embellir, adoucir ce qui est trop frustrant, trop brutal, et permet de contourner la rudesse de la réalité. On s’évade dans des rêves qui remplacent avantageusement une vie par trop agressive de réalisme et on oublie la notion de mensonge et de vérité.

Et puis, il existe bien sûr le mensonge qui permet d’obtenir un bien, un service, voire de préserver un amour, et que la vérité ne permet pas. Il reste celui qui est inexcusable, celui qui a simplement pour but de nuire, quel que soit l’objectif qui le suit.

Si nous encensons la vérité et vilipendons le mensonge lequel des deux pratiquons-nous le plus souvent ? Du mensonge ou de la vérité, lequel des deux construit le mieux, lequel détruit le plus ?

Quelle vie n’est pas construite sur un monceau de non-dit, de mensonges ou d’extrapolation ? Quel parent n’élève pas son enfant, le plus souvent à son corps défendant, avec sa vision de la vérité, ou tout au moins, celle qui lui semble la plus propice à son développement ? Sur combien de générations un mensonge serre de plancher à la vie de chacun jusqu’à ce qu’il disparaisse ou soit révélé au grand jour, la vérité avec lui ? A-t-il tant protégé que cela ? Et qui a-t-il vraiment préservé ?

La vie de Zaïde est une succession de mensonges qui vont tour à tour la blesser, la protéger. Tout n’est que mensonge autour d’elle, et il lui faut avancer dans la vie, ne pas être broyée par elle. Y arrivera-t-elle ? A-t-elle le choix ?

Vous le saurez en lisant :

« De mensonge en mensonge ou Zaïde de Bellaponté »

https://franzvonhierf.com/2017/08/26/de-mensonge-en-mensonge-ou-zaide-de-bellaponte/

 

Pensée du jour : prendre le temps

 

Prendre le temps de regarder, d’écouter, de voir, d’entendre, de savoir que l’on pense et de regarder ses pensées.

Prendre… Le temps… Comment peut-on prendre quelque chose d’impalpable, quelque chose que de toute façon nous ne dominons pas ? Dominer, pourquoi toujours vouloir prendre le pouvoir sur les choses, n’est-ce pas justement là la solution : nous laisser porter par le temps. Au lieu de vouloir prendre le temps, est-ce que nous ne devrions pas vouloir nous laisser porter par celui-ci ? Ne rien vouloir ! Ce serait magnifique, mais pour cela il faut n’avoir aucun besoin. Il faut donc déterminer nos besoins réels. Mais de l’un à l’autre, ils ne sont pas les mêmes, même ceux qui sont vitaux quant à ceux qui sont d’ordre psychologique, cela devient une véritable spirale voire une véritable explosion. Il faut donc, tout d’abord, s’écouter. Écouter son corps, la planète de nos cellules, et notre cerveau, le reflet de Dieu, pâle reflet, il est vrai malgré toutes nos prétentions.

Certains y arrivent, ils méditent, ils prient ou ils rêvassent. Mais ils prennent le temps de faire quoi ? Doit-on avoir un objectif pour prendre le temps, son temps ? Est-ce que, déjà, déterminer un objectif, méditer, prier, se reposer, se ressourcer n’est pas une façon de détourner la prise de contrôle du temps ou le laisser porter du temps ? Il n’est pas facile de lâcher prise, la peur du vide est rapidement là et l’excuse du cours de la vie vient vite la contrecarrer et prendre sa place. N’est-ce pas l’excuse toute trouvée, n’avoir pas le temps ? Mais pourquoi n’avons-nous pas le temps ? Devons-nous aller plus vite que lui ? Lui courir derrière ? Alors à quoi sert le présent ? N’est-ce pas lui qui nous permet de prendre le temps ? En constatant l’instant présent, n’est-ce pas prendre le temps à bras le corps ? Avec amour ! Tant qu’à être possessif, à vouloir posséder, autant le faire avec amour. L’indifférence nous tue jour après jour, car elle nous amène à oublier ce que nous vivons, nous vieillissons sans avoir compris ce que nous vivons, car nous n’avons pas pris le temps de jouir du moment présent…

C’est mon humble avis…

nos personnages qui nous hantent

Francesco Hayez (Vengeance is Sworn, 1851

Francesco Hayez (Vengeance is Sworn, 1851

Écrire une histoire que ce soit une nouvelle ou un roman, c’est le plus souvent partir d’un thème qui nous touche ou d’un personnage qui nous séduit et qui parfois, voire souvent, a la thématique dans ses bagages, fardeau qu’il va nous délivrer au détour de nos écris.

Francesco Hayez: suzanne au bain

Francesco Hayez: suzanne au bain

On ne choisit pas un personnage. Il s’impose à nous, il nous prend par la main et nous entraîne. Je ne vous parle pas des faire-valoir présentés en deux lignes, un ou deux traits physiques, une profession et le tour est joué. Non, je vous parle de celui qui va nous hanter toutes les nuits et qui en plein jour va triompher de nos pensées, de nos réflexions.

Comment vient-il à nous ? De façon inattendue ! Une image, un portrait, une personne croisée sur notre chemin, un souvenir incarné, c’est variable. Il est là devant nous et ne quitte plus nos pensées, jusqu’à ce que nous nous décidions à lui donner vie. C’est tout d’abord fugace, puis les premières informations qui lui donnent chair nous viennent de façon sporadique. Nous l’installons dans une époque, un décor, nous lui faisons faire quelques pas dans une trame puis nous le lançons dans une autre direction. Puis vient l’idée, la problématique prend forme. À partir de là, cela peut partir dans tous les sens alors nous nous posons, nous prenons le crayon et le papier ; je préfère cela au clavier dans un premier temps, mes pensées, aussi sporadiques soient-elles, glissent mieux sur la feuille. Nous entrons en phase descriptive. Pour ma part, je cherche un ou plusieurs tableaux qui s’approchent de ma vision. Le physique et les caractéristiques de notre créature se dessinent au fil des lignes et en parallèle son caractère prend corps. Nous lui donnons une date de naissance parfois simplement un âge ; personnellement, je vais jusqu’à l’heure et je lui tire un thème astrologique qui souvent me sert de guide, ou je suis les grandes lignes d’un signe du zodiaque ; une fantaisie. Nous lui créons une famille, un entourage, certains de ces membres vont prendre de l’importance, ils vont influencer sa vie, donc notre histoire.

Francesco Hayez (Vengeance is Sworn, 1851 (Details)

Francesco Hayez (Vengeance is Sworn, 1851 (Details)

Nous allons parfois rentrer en conflit avec notre personnage ou ceux qui dans son entourage vont prendre de l’ascendant et vont donc suivre le même chemin de création et d’incarnation. Nous croyons les dominer, que nenni, ils nous tracent la voie dans les méandres de leur vie, nous obligeant parfois à tracer des lignes imprévues qui nous surprennent. Ils nous plongent dans les méandres de la passion, de l’angoisse, de l’euphorie. Ils nous hantent, nous font faire mille réflexions. Il faut les faire rentrer dans le cadre de leur actualité, suivant le sujet, la période historique ou le dénouement que nous désirons. Il faut lutter, ils nous emmènent sur d’autres routes, parfois nous offrent d’autres perspectives et nous font changer le destin de notre écrit. Parfois nous ayant entraîner dans une impasse leur devenir nous taraude sans fin. Nous reprenons sans cesse le passage cherchant l’ouverture et, oh soulagement, elle s’entrouvre et notre personnage devenu un héros ou une héroïne nous prend par la main et nous guide ; il faut parfois lui rappeler le cadre qui l’entoure pour ne pas faire d’anachronisme même si dans son insouciance il avance sans se soucier de l’ensemble. Il nous faut alors lui rappeler que nous sommes son créateur.

Francesco Hayez (suzanne au bain

Francesco Hayez (suzanne au bain

Nous finissons par les aimer, les chérir ou les détester ; mais cela rarement, même si ce sont les méchants de l’histoire. C’est un déchirement de les quitter ; que d’émotion de culpabilités si nous les projetons dans quelques actes fatals irrémédiables ! Et puis il nous faut les quitter, clôturer l’écrit. Ne croyez pas que c’est fini. Avec nous, ils restent et jamais ne nous quittent au point qu’ils nous font croire qu’ils ont un jour été de chair et de sang…

l’esclavage raconté à ma fille de Christiane Taubira

À l’âge de sept ans, je suis tombé amoureux de Scarlett. O’Hara bien sûr. Elle m’a captivé par son combat de survie et par son besoin d’émancipation. Pendant les huit années qui ont suivi, j’ai revu le film une fois par an et lu le livre par trois fois. De l’esclavage je n’ai rien perçu et pendant longtemps je n’ai vu que les crinolines sans vraiment voir les esclaves qui n’était pour moi qu’un décor. Je restais béat devant Bette Davis dans « l’insoumise » ou Yvonne de Carlo dans « l’esclave libre », sans réaliser le fond, le support de ces drames.
Autant en Eporte la vent (hattie(mcdaniel& vivien leigh)Bette Davis dans JézabelBand of Angels

Mon apprentissage vint tout d’abord de mes lectures, romancées soit, mais instructives. Il y eut tout d’abord la saga « Louisiane » où le système de l’esclavage reste un décor, puis le roman de Robert Penn Warren qui inspira le film éponyme « l’esclave libre » ou plus exactement « Band of Angels » et qui s’avéra beaucoup moins romantique, du moins à l’eau de rose que le film. Tout en recherchant des histoires romantiques, je recherchais encore des crinolines, je dois bien l’admettre, je lis et je vis de Alex Haley « Racines ». Cette saga commença à m’ouvrir les yeux sur un drame de l’humanité qui n’était jusque-là pour moi qu’un décor historico-romantique, mais cela resta un drame historique que des histoires romanesques parsemées. Toutefois, le sujet de l’esclavage me touchait, du moins celui des femmes, des concubines, des tisanières, des métisses, des quarteronnes et autres beautés, mais je ne le reliais pas à la traite. Je lis donc avec intérêt l’histoire controversée de Sally Hemings, « la Virginienne » de Barbara Chase-Riboud. Bien que le roman était supposé être une biographie romancée de la concubine de Thomas Jefferson, je le parcourus comme le roman de « l’esclave libre ». Je vis le film « Jefferson à Paris » de James Ivory, qui retraçait les débuts de Sally, ne voyant que le drame personnel de la concubine dont la destinée au premier abord pour moi finissait bien. En faites, je lisais ces histoires ou regardais ces films sous l’angle attractif de l’émancipation de toutes ces héroïnes, car pour moi tout ceci restait fictif.
Puis un jour, j’ai eu envie d’écrire et comme l’on ne se change pas, j’ai privilégié les récits romanesques sur fond historique et comme je suis bordelais, j’ai choisi la fin du XVIIIème siècle. Je pris des héroïnes en mal avec les sociétés patriarcales dans lesquelles elles étaient nées et qui par concours de circonstances se retrouvaient à Saint-Domingue ou en Louisiane, une route assez commune en ces temps, surtout depuis ma ville. De ce jour, je me suis intéressé de plus près à la traite négrière et à l’esclavage, Bordeaux et le négoce avec les Antilles ne pouvaient faire de ces maux un simple décor. Vinrent par des films comme « Amistad » de Steven Spielberg, « Amazing Grace » de Michael Apted, « Belle » de Amma Asante, ou par des livres comme « la porte du non-retour » de Michel Peyremaure ou « Jubilée » de Margareth Walker, une autre approche du drame qu’était la traite négrière et ses conséquences.

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Tout ceci était pour moi de la fiction au mieux de l’histoire ancienne qui me faisait rêver pour de mauvaises raisons… enfin pas tout à fait. Le tout était un lent trajet vers la lumière et celle-ci vint un peu par hasard. Je lus d’abord « la couleur des sentiments » de Kathryn Stockett, la vie de ses nourrices, personnages principaux autour desquels tout tourne, qui de primes abords, n’a rien à voir avec le sujet de la traite, et qui intuitivement en était pour moi la suite directe. Mais si j’étais touché par l’histoire, je n’allais pas plus loin dans ma réflexion, même si dans un même temps je réalisais que Paris était encore plein de nourrices noires poussant devant elles des enfants blancs, ce qui me faisait penser que les choses n’allaient pas très vite. « Les suprêmes » d’Edward K Moore, livre dont le titre m’avait arrêté à cause du groupe des années soixante/soixante dix, qui me faisait encore remuer le croupion, et qui s’il n’avait rien avoir avec le groupe de Diana Ross, me troubla, me plongea dans la vie de ses trois femmes si différentes, héroïnes qui vivaient encore et toujours les affres du racisme que je comprenais même si ce n’était pas sous cet angle.

J’ai été entouré de peu de gens de couleurs comme l’on-dit pudiquement, comme si l’être était une insulte. Je n’ai côtoyé qu’une famille martiniquaise dont les membres avaient si peu de couleurs que l’on avait du mal à croire qu’un seul membre de cette famille était noir.

L’exclusion, l’ostracisme, l’insulte, le mépris, le lynchage, j’ai grandi avec. Ce n’était pas celui du racisme, du moins pas celui du à une différence de couleur, j’étais blanc comme tous mes voisins, mais j’ai une sexualité dite minoritaire. C’est comme cela, que mon intérêt s’est arrêté sur Christiane Taubira, ministre de la Justice, qui porta le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, qu’elle qualifia de « réforme de civilisation ». Bien sûr, comme tout un chacun, mon intérêt venait du fait que cela interagissait directement sur ma vie. Ma curiosité se reporta sur elle, quand sur un étal, je vis son livre « l’esclavage raconté à ma fille ». Piqué par la curiosité, et attiré par les quelques lignes que je découvrais et parcourais à la première ouverture du livre, je l’achetais.

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Dès les premières lignes, je tombais dans le gouffre de l’évidence, c’était un abîme de lumière qui s’ouvrait à moi. Comment n’avais-je pas encore compris, que notre société était le résultat direct de ce commerce qui avait édifié nos sociétés, quelles qu’elles fussent, et que de nos jours nous en vivions les conséquences, sous forme de racisme, d’ostracisme, de pauvreté et d’immigration. Et dire que j’avais été outré quand on avait accusé ma ville d’en être l’une des responsables, m’empressant d’en réduire la faute. Évidemment, blanc, de classe moyenne, ayant suffisamment d’aisance et ayant mon propre combat, mes propres luttes, je fermais les yeux à l’un des principaux dysfonctionnements de nos civilisations et de la société dans laquelle je vivais. Nous nous plaignons de nos gouvernements et concluons le plus souvent qu’ils ne peuvent rien faire, l’économie, la finance et ses ombres dirigent le monde, mais savons nous comment s’est réellement bâtie cette mondialisation. Me servant de l’histoire, et des lieux communs, j’accusais bien souvent les Anglais et leur ancien empire, ne regardant pas chez moi nos propres accointances avec ce système qui démarra ou qui s’amplifia, je n’oublie pas les croisades, colonisation au prétexte erroné, avec les voyages de traites et de droiture. J’avais survolé la dette de Haïti alias Saint-Domingue, sans approfondir, persuadé que c’était un triste passé, révolu à ce jour. Je m’étais arrêté à l’indemnité d’indépendance de 1825, qui m’avait surprise. C’était trop loin de moi et de mes intérêts pour que je sois choqué, il ne m’était pas venu à l’idée qu’ils payaient encore. J’étais outré de ce que l’on faisait à nos DOM-TOM en les maintenant dans un système proche du colonialisme, mais comme un métropolitain qui voit cela de loin, au point qu’allant au Canada, je parlais avec ironie de Nouvelle-France. Un reste de nostalgie pour un empire bien lointain. Je ne m’étais jamais attardé sur les dettes supposées des pays africains que nous avions colonisés. J’avais toutefois été outré de lire que nous avions pris pour prétexte de colonisation de l’Afrique du Nord, sous forme de protectorat, l’émancipation des esclaves. Et ce livre, qui n’est pas un livre d’histoire, c’est la lumière sur ce que nous sommes, sur ce que des générations d’ancêtres ont perpétré, construit. Une minorité l’a fait par intérêt, les autres par ignorance, par praticité, par besoin. C’est plus simple et moins fatigant de croire ce que l’on nous a toujours dit et puis tout remettre en question c’est bien compliqué. L’auteur a raison, il faut tout d’abord savoir, il faut connaître notre passé pour modifier le présent et bâtir le futur. Il nous faut réfléchir, mais si possible rapidement, nous avons tout en main, il nous faut du courage. Je sais, ce n’est pas le plus facile.

À lire sans hésitation, fortement conseillé par votre humble serviteur que son peu d’érudition à ralenti dans la connaissance de son monde.

Marquise au portrait

marquise au portrait  de Barbara Lecompte

marquise au portrait de Barbara Lecompte

Quelle délicieuse et envoûtante lecture, écrite au cordeau de la sensibilité. Roman ou biographie, qu’importe, c’est le voile levé sur l’âme de l’artiste, sur l’âme de son art. Quelle découverte enchanteresse ou la précision des mots nous portent vers la compréhension de l’acte créatif, cette recherche sans fin. Quelle joie d’entendre l’écho qui amène et porte l’œuvre finale.

Nul besoin d’en rajouter, mon plaisir fut intense, familier et doux à l’âme.

Franz Von Hierf

« Artiste fier et tourmenté, le pastelliste Maurice Quentin de La Tour, alors au faîte de sa carrière, reçoit une commande d’importance : un portrait de la marquise de Pompadour. La favorite devra patienter cinq ans. Mais qui mieux que ce fou de La Tour pour saisir l’âme de ses modèles ? En témoigne sa galerie de portraits prestigieux, ceux du roi, de la reine, de la dauphine, du maréchal de Saxe mais aussi de ses amis philosophes, Voltaire, Rousseau et d’Alembert.
Caracolant de la cour de Versailles à Paris, Maurice Quentin de La Tour nous emporte dans son sillage, tout en se livrant à une saisissante introspection. »

Avec Marquise au portrait, son troisième roman, Barbara Lecompte revisite la vie et l’œuvre de La Tour. Elle nous dévoile, derrière l’orgueil et la maladresse de l’artiste, la sensibilité et la fragilité qui alimentèrent sa création.

http://www.arlea.fr/Marquise-au-portrait

Joséphine au Palais du Luxembourg

Pour cette année du bicentenaire de la mort de l’impératrice Joséphine (le 29/05/1814) en son château de Malmaison, j’ai eu le plaisir d’aller faire plus ample connaissance avec elle et cela en deux occasions. La première en son château de Malmaison et la deuxième lors de l’exposition au musée du Luxembourg qui lui était consacré pour la première fois à Paris.  Celle-ci a été co-organisée avec le musée national des châteaux de Malmaison et Bois Préau.

Après avoir lu deux biographies et le très beau roman de Christine Orban: « Quel effet bizarre faites-vous sur mon cœur », j’ai pu me rendre compte que ce que je percevais de cette illustre dame avait plus de profondeur que les frivolités communément racontées sur ses aventures amoureuses.

Nous le savions, elle a eu une vie étonnante.

Née à Trois-Ilets en Martinique, en 1763, Joséphine épousa, à la place de sa sœur cadette décédée de la tuberculose, le vicomte Alexandre de Beauharnais, dont elle aura deux enfants : Eugène, en 1781, et Hortense, en 1783. Le mariage ne sera pas heureux.

À la révolution, en 1791, Monsieur de Beauharnais devint Président de l’Assemblée constituante, et en 1793, commandant en chef de l’Armée du Rhin. Il lui sera reproché, à tort, d’avoir favorisé la capitulation de Mayence, et pour cela il sera embastillé à la prison des Carmes, puis guillotiné.

Joséphine allait marquer l’histoire de France d’une autre façon. À la suite de son époux, elle connaît la même prison révolutionnaire, et n’est sauvée de la guillotine que par la chute de Robespierre. Dans l’euphorie de la fin de la terreur, elle fait la connaissance d’un général de 26 ans, Bonaparte, passionné, il l’épousa et l’entraîne dans son ascension vertigineuse : elle devint successivement : femme d’un jeune général, en 1796, d’un Premier consul après le coup d’État du 18 brumaire (9 novembre 1799), et première impératrice des Français, couronnée par Napoléon lui-même dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804. Joséphine allait régner à ses côtés quelque cinq ans et demi.

Elle répondra aux souhaits exprimés par l’Empereur en ajoutant féminité, luxe, art et prestige au rôle qu’elle occupait à ses côtés. Il fera d’elle la vitrine de son succès et le lien avec l’ancien régime.

Elle est restée dans nos annales au travers de nombreux témoignages comme une belle Créole (de 1,63 m), ayant su mettre en avant sa grâce et sa langueur, considérée comme typique des Antilles, appuyée par une élégance de tout instant, charmant par le ton de sa voix, et l’attention qu’elle portait aux autres. Les deux expositions ont su mettre en avant des qualités comme son intelligence et sa culture que l’on lui omet souvent, mettant plutôt en exergue sa frivolité.

On a eu bien sûr le plaisir de voir quelques une des toilettes créées par son fournisseur attitré Hippolyte Leroy et dont les modèles furent copiés à travers l’Europe entière, et dans toutes les cours, ainsi que des bijoux, avec des préférences marquées pour des artisans parisiens comme Marguerite ou Nitot, ainsi que pour les arts de la table. on a eu aussi l’avantage de découvrir d’autres facettes des goûts de Joséphine, ses appartements, son sens esthétique pour les collections les plus variées, peintures anciennes et modernes, sculptures, antiquités, mais aussi sa passion pour les jardins, les fleurs et les oiseaux. Elle a su en son temps, ce que l’on ne sait pas toujours, se constituer une collection d’œuvres d’art, suivant en cela les conseils avisés de Vivant Denon, qui allait devenir le directeur du musée du Louvre, y incluant les cadeaux qui lui furent faits par le Pape et par quelques autres personnalités de haut rang,

Retirée à Malmaison, château qu’elle avait acquis avec les fonds laissés par Bonaparte avant son départ pour la campagne d’Égypte, suite à sa séparation avec celui-ci, Joséphine s’est consacrée aux arts et aux jardins.

Ces expositions ont permis d’évoquer sa vie, et tous les domaines où elle a laissé son empreinte, à commencer par les arts décoratifs, en montrant le luxe de ses ameublements et de sa table, la mode à travers l’élégance et la richesse de ses toilettes comme de ses bijoux. Ces aspects, souvent méconnus, illustrent le rôle capital que Joséphine a joué dans la constitution du style de l’époque consulaire et impériale.

Sources :

http://www.evous.fr/L-exposition-Josephine-au-musee-du-Luxembourg-une-vie-peu-commune,1185694.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9phine_de_Beauharnais

http://www.spectacles-selection.com/archives/expositions/fiche_expo_J/josephine-V/josephine.htm