LE MYTHE DUBON SAUVAGE
anonyme, huile sur toile, début du XIXe siècle
75.9526
PAUL ET VIRGINIE DANS LA FORÊT
Il s’agit ici du même épisode, lorsque les enfants perdus dans la forêt aperçoivent Domingue venu leur porter secours. Le roman de Bernardin de Saint-Pierre continue donc à inspirer les artistes et répond surtout aux attentes des lecteurs.
Dans ce tableau du début du XIXe siècle, le traitement du paysage est touché par le romantisme naissant, il ne s’agit plus de la nature bienfaisante et protectrice mais d’une végétation que l’on imagine luxuriante et exotique (au premier plan on remarque un strelitzia, plante en vogue à l’époque, ici associée à l’eau alors qu’il s’agit d’une plante qui s’épanouit en terre, au soleil). Les rochers, les racines, la diversité des plantes participent à cette nature désorganisée, non domestiquée, romantique, renforçant le sentiment de solitude et de danger éprouvé par les enfants.
Domingue, au fond de la scène, apparaît comme une ombre qui se détache sur un halo de lumière et marque la profondeur de la scène mais aussi l’espoir récompensé de Paul et Virginie (les mains jointes en prière) qui incarnent ces valeurs tant recherchées par la bourgeoisie de l’époque pour l’éducation de leurs enfants (la vie familiale, l’obéissance, l’honnêteté, la foi).